Dans les années 80, des Falashas attendent dans un camp de la
frontière soudanaise qu'on les expatrie vers Israël. Une mère chrétienne qui veut que son fils survive le confie à une mère juive qui vient de perdre son fils. Grâce à cela il ira en Israël. Mais lui, complètement déraciné, et ayant perdu ses repères, ne parvient pas à s'adapter à sa nouvelle vie. Il veut rentrer chez lui. Il est confié à une famille adoptive israélienne. Grâce à l'amour de cette famille, en particulier de la mère, il réussira...
Beau film sur le déracinement. Au début, on a le coeur serré
devant une mère juive qui perd son fils dans le camp humanitaire. Puis quand on arrive en Israël, on peut facilement comprendre l'attitude du garçon à qui on a imposé cette nouvelle vie. L'affection familiale va pourtant permettre au jeune homme de gagner confiance en lui, et surtout de voir au-delà des racines. Car le film nous raconte l'histoire d'un homme qui ne saura jamais qui il est vraiment. Mais il saura toujours qui l'aime vraiment. Le réalisateur, lui-même israélien, n'hésite pas à mettre en cause le racisme d'une certaine partie de la population orthodoxe israélienne. Il ne cache pas non plus ses convictions quant à sa volonté de partage de la terre avec les Palestiniens. Mais il ose aussi montrer lors d'une seule scène la haine palestinienne, que notre héros ne comprend pas, car il a lui aussi connu le racisme. Un film pétri d'humanité, de bonnes intentions, qui ne propose pas de solutions, mais qui a au moins le courage de parler d'un sujet difficile avec humilité et surtout beaucoup d'humanité.
Ciné Phil (auteur ; 20/06/2005)
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