Début du film : durant la 1ère guerre mondiale, cinq soldats français
sont envoyés en cours martiale. Parmi ces soldats se trouve Manech.
La guerre l'a rendu fou, et il s'est accidentellement mutilé la main. Or
certains pensent qu'il s'est délibérément blessé pour pouvoir enfin
avoir une permission et rentrer chez lui. Les cinq soldats sont
finalement libérés entre les tranchées françaises et allemandes. Or un
avion allemand surgit et les mitraille. Manech s'en est-il sorti ? En tout
cas, c'est ce que pense Mathilde qui l'aime depuis son enfance. Elle va
tout faire pour essayer de le retrouver...

Voici venir sur nos écrans le dernier film de Jean-Pierre Jeunet, qui a
connu une gloire internationale il y a 3 ans, grâce à "Amélie Poulain".
Ici il redonne le rôle principal à Audrey Tautou, dans cette fresque
romanesque tiré d'un livre de Sébastien Japrisot. Résultat : légèrement
décevant. Avec Jeunet, on était plus habitué à un univers décalé, avec
souvent un grain de folie. Malheureusement ici, il se contente d'une
fresque assez lisse, où il fait participer un grand nombre d'acteurs
français (Dussolier, Daroussin, Dupontel, etc.) et étrangers (Jodie
Foster entre autres). Certes la manière dont il montre la guerre est
clairement antimilitariste, mais on est très loin des "Sentiers de la
gloire" de Kubrick. Quant à la performance d'Audrey Tautou, il y
manque la fraîcheur qu'elle avait dans "Amélie Poulain", même si on a
ici beaucoup de compassion pour elle (Mathilde a perdu l'usage d'une
de ses jambes suite à une poliomyélite). Ce film fait vraiment penser à
ces superproductions américaines faites pour le grand public : on
devine que les spectateurs peu exigeants vont s'y précipiter et y
trouver leur compte. Quant aux autres, ils se diront que Jeunet n'est
plus ce qu'il était (tout de même, "Delicatessen" et "La cité des
enfants perdus", c'était autre chose). Donc à voir comme un
"Titanic" à la française, la parabole sur la fin du monde en moins. J'ai
aussi trouvé des points communs entre ce film et "Cold mountain" de
Minghella.

Ciné Phil (fresque à grand spectacle ; 30/10/2004)