De manière inattendue, Raymond Shaw se retrouve
candidat à la présidence des Etats-Unis, dans le camp des républicains. Or Bennet Marco est étonné de cette candidature. Il a été le supérieur de Shaw pendant la guerre du Golfe. Durant cette guerre et dans des circonstances peu claires, Shaw a sauvé la vie de Bennet et de ses soldats, sauf deux qui sont morts. Grâce à cet acte héroïque, Shaw a gagné la médaille du Congrès. De plus Bennet est perturbé : il ne cesse de faire les mêmes cauchemars, où il voit des médecins qui leur font des manipulations mentales et qui se servent de lui et de Shaw pour tuer les deux soldats morts durant la guerre. Quand Bennet rencontre Shaw et qu'ils discutent, Shaw reconnaît avoir les mêmes cauchemars. Mais Shaw n'est pas mâitre de son destin : sa mère fait sans arrêt pression sur lui et l'encourage afin qu'il gagne les élections, et Bennet s'est rendu compte qu'il était surveillé : une puce avait été mise sous sa peau à l'épaule gauche. Et Bennet découvre que Shaw a aussi une puce au même endroit. Qu'est-ce qui s'est passé durant la guerre ? Et qu'est-ce qui se trame à la Maison Blanche ?
Jonathan Demme avait déçu ces derniers temps (son
remake de "Charade" de Stanley Donen ne valait pas grand chose). Ici il continue avec les remakes : il reprend la trame de "Manchurian candidate" de John Frankenheimer (qui date de 1962), mais au lieu que le mal vienne d'un pays communiste (les chinois avait manipulé mentalement un américain), ici il vient de l'Amérique elle-même. Et le suspense est bien mené. Malheureusement, cet ambitieux thriller déçoit quelque peu dans sa dernière partie. Malgré cela, il faut saluer ce type de film qui raconte une histoire plutôt politiquement incorrecte. En effet Bennet passe pour fou, mais le spectateur sait que c'est lui qui est sur la bonne voie. Quant à Shaw, il n'est qu'un instrument au service de personnes plus puissantes que lui. Le vrai mal vient de là. On pourra apprécier le rôle tenu par Meryl Streep : mère de Shaw et femme hyper- ambitieuse qu'on déteste avec délectation. Réflexion sur le pouvoir : celui des politiciens, des multinationales, des personnes assoiffées par les avantages offerts quand on est à la Maison Blanche. Bien sûr, cette Amérique-là peut avoir des points communs avec les dirigeants américains actuels. Dommage, comme je le disais plus haut, que le film dérape sur la dernière ligne droite, où il faut tout de même punir les méchants. On peut donc saluer Jonathan Demme pour ce thriller qui donne à réfléchir, mais il aurait fallu des producteurs indépendants pour éviter cette fin grossière.
Ciné Phil (10/11/2004 ; thriller)
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