Après plusieurs années d'internement psychiatrique, un jeune homme,
surnommé Spider, est transféré en foyer de réinsertion dans les faubourgs de l'est londonien. C'est à quelques rues de là qu'enfant, il a vécu le drame qui a brisé sa vie. Il n'avait pas encore douze ans, lorsque son père a tué sa mère pour la remplacer par une prostituée dont il était tombé amoureux. De retour sur les lieux du crime, Spider replonge peu à peu dans ses souvenirs et mène une étrange enquête.
Après "Existenz", où Cronenberg mélangeait virtualité et réalité, ici on a
aussi droit à un mélange passé/présent, où un schizophrène, joué par Ralph Fiennes, crédible, se remémore son passé, dont un crime familial, et en vient à ne plus faire la différence entre son présent et les événements passés. Alors on en vient à se poser des questions freudiennes : notre héros n'était-il pas amoureux de sa mère, ce qui l'a amené à haïr son père ? On est heureux de constater que Cronenberg, après "Le festin nu", continue d'explorer les thèmes qui lui sont chères toujours à sa manière, mais en même temps ici, il se veut un peu démonstratif, comme s'il voulait se rendre accessible à un plus large public, ce qui, de mon point de vue, appauvrit le propos. Malgré tout, on apprécie notre réalisateur canadien de choisir des sujets vraiment pas ordinaires, avec son style glacial et épuré, et ici sans le moindre "effet spécial".
Kader (18/11/2)
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