Pendant qu'un tueur professionnel exécute un contrat,
un flic vieillissant entre en conflit avec son coéquipier corrompu, à propos de la libération d'une gamine prise en otage par un pervers sexuel. Dans le même temps, un pauvre type vient de coucher avec une prostituée, mais, à son réveil, il la trouve morte assassinée. Il est poursuivi par les flics qui, manifestement, veulent lui faire porter le chapeau. Lui décide de retrouver le vrai meurtrier...
Robert Rodriguez est un réalisateur qui n'arrête pas
de surprendre. Après la saga "Desperado" (trois films en tout) et celle des "Spy kids" (trois films aussi, qui ont été d'énormes succès aux USA, mais pas en France), il veut innover : porter à l'écran "Sin City" inspiré d'une BD d'un certain Frank Miller. Et il faut dire que, sur le plan technique, c'est superbe. On se croit en effet plongé en plein univers BD, avec un climat sombre bien rendu. Malheureusement pour Rodriguez, les prouesses techniques ne peuvent compenser le manque de rythme du scénario. Le film raconte trois histoires. La première est celle d'un flic (interprété par Bruce Willis), en fin de parcours, qui ne veut plus se laisser dominer par le système corrompu dans lequel il a toujours travaillé. Alors il trouve sa planche de salut dans une affaire de rapt, où un pervers sexuel avait kidnappé une gamine. Le problème, c'est que ce pervers est le fils d'un des hommes les plus influents de la ville. A cause de ça, il est obligé de s'opposer à son coéquipier qui, lui, veut fermer les yeux sur l'affaire. Notre flic ira jusqu'à faire de la prison pour garder sa dignité et son intégrité. Malgré une certaine prestance des acteurs, c'est Jessica Alba qui sort du lot ici. Dans la 2nde histoire, nous avons un amant (joué par Clive Owen ) qui se retrouve impliqué dans une série de meurtres. Des prostituées vont l'aider à s'en sortir. Ici, c'est l'actrice Rosario Dawson qui sort du lot. Enfin la 3e histoire est celle d'un pauvre type, qui ne vit plus mais se contente de survivre. Suite au meurtre d'une prostituée avec qui il avait passé du bon temps, il reprend goût à la vie en voulant retrouver l'assassin. Des trois histoires, celle-ci est la meilleure, car elle est littéralement transportée par l'interprétation incroyable de Mickey Rourke. Le film a aussi une introduction et une conclusion, où l'on voit un tueur professionnel (joué par Josh Hartnett) exécuter des contrats. On peut donc dire que la vision de l'Amérique vue par "Sin city" est un cauchemar éveillé, où il n'y a plus de valeur, et où l'on doit se battre pour garder une certaine dignité et ses convictions. On peut remercier Rodriguez pour la prouesse technique. Il ne lui reste plus qu'à mieux affiner son récit.
Ciné Phil (14/07/2005 ; policier/auteur)
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