Stu est attaché de presse. Il se sert des autres pour
ses propres intérêts, est d'une arrogance peu commune et très égoïste. Alors qu'il passe sur une avenue et qu'il se prépare à téléphoner d'une cabine téléphonique, un livreur de pizza vient lui dire que quelqu'un qui a payé la pizza l'offre à celui qui est au téléphone dans cette cabine. Stu rabroue le livreur et le renvoie durement. Or voilà que le téléphone de la cabine sonne. Stu décroche. Celui qui est au bout du fil a braqué son fusil sur lui, et si Stu raccroche le téléphone, il sera purement et simplement descendu...
Du point de vue de la forme, c'est un brillant
exercice de style d'1h 20. Bon suspense, bonne interprétation de Colin Farrell. Pourtant, le film laisse un arrière-goût de conservatisme puritain, qui ne pourra pas beaucoup plaire au public français. En effet, le tireur caché qui veut abattre Stu connaît sa vie privée, et en particulier qu'il est marié et qu'il a une jolie maîtresse. Or il lui demande de "confesser ses péchés" devant tout le monde et en particulier son épouse, arrivée sur les lieux, suite aux images retransmises à la TV (le sniper a en effet abattu un souteneur, devant les prostituées qui l'avaient appelé à l'aide). Comme si ce tueur sadique pouvait être une représentation de la conscience du personnage, ou pire encore, une espèce de mauvais ange culpabilisateur. C'est la plus grosse faiblesse du film, mais elle est tellement énorme qu'elle gâche tout le reste. Décidément, Joel Schumacher a des problèmes ave sa propre conscience (on se souvient des inepties précédentes qu'étaient "Chute libre" avec Michael Douglas en père psychopathe, "8 mm" sur les snuff movies, avec Nicolas Cage et Joaquin Phenix, "Le droit de tuer" ou comment justifier la peine de mort, avec Samuel L. Jackson, Matthew McConaughey et Sandra Bullock).
Abdelkader (thriller ; 22/08/2003)
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