Après Martin Campbell pour "Golden eye", Roger
Spottiswoode pour "Demain ne meurt jamais" et Michael Apted pour "Le monde ne suffit pas", c'est le néo-zélandais Lee Tamahori qui se voit confier la réalisation du 4e James Bond avec Pierce Brosnan dans le rôle-titre. Difficile de savoir ce qu'il faut en dire. En tout cas, on y voit de nombreux effets spéciaux, nous rappelant que l'on est bien dans l'ère du virtuel. De plus, les scènes d'action sont nombreuses. Alors on se dit que ce héros-là est dépassé, mais on cherche à nous le cacher. D'abord par le choix des James Bond-girls, ici Halle Berry et Rusamund Pike (Madonna joue mais ne fait que passer). Ensuite grâce à un scénario astucieux : un méchant à double visage, macchiavélique à souhait, joué par Will Yun Lee au début, puis par Toby Stephens, qui veut provoquer l'affrontement entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, avec une arme satellitaire. Et puis aussi par les références a ux anciens "James Bond" : le couteau dans la chaussure rappelle "Bons baisers de Russie", le réacteur porté sur le dos "Opération tonnerre", la tenue de l'agent Jinx qui sort de l'eau "Docteur No", le laser projeté sur le corps attaché "Goldfinger", etc. La principale force du film, c'est de miser tout sur l'action dans des décors valant le pesant d'or, en s'adaptant aux progrès de la technologie. Par contre question géopolitique, difficile de croire à cette histoire. Dans ce cas-là, on comprend qu'il vaut mieux ne pas laisser trop réfléchir le spectateur, car le nombre d'invraisemblances dans le récit sont très nombreuses (James Bond faisant du surf comme un vrai pro, sachant conduire une dragster sans difficulté, un overcraft, un hélicoptère dans des conditions qui laissent sceptique, etc.). Alors on peut le dire, James Bond n'est plus dans le coup, malgré un charme et un charisme indéniable. Il laisse la vedette à d'autres, comme Halle Berry , et aussi à son double virtuel (l'une des plus belles scènes du film est justement celle où l'on voit Moneypenny qui commence à faire l'amour à un James Bond virtuel). Pourtant les jeunes générations seront comblées par ce James Bond calibré pour eux. Ce qui présage un prochain James Bond.
Kader(21/11/2)
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