En 1945, la Seconde Guerre mondiale est terminée mais le mari de Grace, parti
combattre, n'est pas revenu du front. Dans une immense demeure victorienne isolée sur l'île de Jersey, cette jeune femme pieuse élève seule ses deux enfants, Anne et Nicholas, selon les principes stricts de sa religion. Atteints d'un mal étrange, ces derniers ne peuvent être exposés à la lumière du jour. Ils vivent donc reclus dans ce manoir qui doit constamment rester dans l'obscurité. Lorsque trois nouveaux domestiques viennent habiter avec Grace et ses enfants, ils doivent se plier à une règle vitale : aucune porte ne doit être ouverte avant que la précédente n'ait été fermée. Pourtant, quelqu'un va désobéir à cet ordre. Dès lors, Grace, ses enfants et tous ceux qui les entourent devront en subir les conséquences.
Depuis "Tesis", et surtout "Ouvre les yeux", Alejandro Amenabar a été appelé
par l'industrie hollywoodienne, où il fait ses preuves avec ce film d'épouvante, digne des vieux classiques (on pense à "la maison du diable" de Robert Wise). Les éclairages, les décors, la musique, tout concourt à créer la peur. De plus il y a la présence des enfants et la beauté froide de Nicole Kidman, en particulier ses accès de paranoïa, qui contribuent à glacer le sang des spectateurs. Malgré tout, cette histoire reste très classique, elle est simplement voilée par toute une armada de prouesses formelles. Ce qui tend à prouver d'une part qu'Amenabar est un grand réalisateur, et d'autre part, qu'il sait s'adapter aux exigences hollywoodiennes. Ce qui mérite un (petit) coup de chapeau.
Kader
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