En 457, alors que Rome domine sur la majorité de l'Europe, des
chevaliers sont prêts à reprendre leur liberté après avoir combattu
pendant 15 ans pour le pouvoir en place. Mais l'Eglise leur confie une
dernière mission : ramener un jeune homme qui pourrait devenir le
nouveau Pape, mais qui se trouve non loin des lignes ennemis, de
nouveaux envahisseurs agissant comme des barbares : les Saxons.
Arthur et ses hommes acceptent la mission à contre-coeur. Mais ils
savent qu'ils vont à une mort certaine, surtout que Merlin et ses troupes
menacent aussi l'Empire romain...

Après l'énorme succès surprise de "Pirates des Caraïbes", le producteur
Jerry Bruckheimer tente de renouveler l'exploit avec ce film qui raconte
l'histoire édifiante d'un chevalier imaginaire dans une époque tout droit
sortie des contes de fée. Rien de vraiment créatif ou presque : Merlin
l'enchanteur n'est plus magicien mais un chef rebelle, Arthur n'a pas
d'écuyer, il n'aura aucun rival à la conquête de Guenièvre, l'épée magique
devient celle du père d'Arthur... Bref, c'est du cinéma aseptisé à
l'extrême, et une mise en cause, avec Hollywood on a l'habitude, du
pouvoir religieux romain. Heureusement les scènes de bataille tiennent la
route, comme, par exemple celle où nos chevaliers tiennent tête aux
Saxons sur un lac gelé. On pense souvent à "Braveheart" ou "Gladiator".
Le message du film : vaut mieux faire la guerre en étant libre qu'en étant
esclave du pouvoir. Bien sûr, un tel message de manque pas
d'ambiguïté. C'est donc un film pour les jeunes d'aujourd'hui, avec un
côté standard excessif, qui n'empêche pas le divertissement, mais qui
manque cruellement d'ambition. Même la belle Keira Knightley déçoit,
dans le rôle caricatural de la femme qui a le coeur dur, mais qui séduira le
beau Arthur (au moment de son apparition dans le film, au bout de
presque une heure, on attend patiemment sa scène d'amour avec le
héros, qui restera très soft, puisque c'est un public jeune qui est visé).
Antoine Fuqua, après son "Training day" (avec Denzel Washington, qui
en faisait des tonnes dans le rôle du flic pourri), et "les larmes du soleil"
(film de propagande américaine), n'arrivera pas à nous convaincre qu'il a
l'étoffe d'un vrai cinéaste.
Ciné Phil (aventure/action ; 04/08/2004)