Au siècle dernier, dans les années 30, les blancs colonisateurs de
l'Australie mettent en place des lois pour intégrer les Aborigènes et en faire de "bons blancs". Dans ce climat, 3 jeunes filles, Molly (14 ans), Daisy sa soeur (8 ans) et leur cousine Gracie (10 ans), toutes trois issues d'une famille aborigène, sont arrachées à leur famille et envoyées dans une institution scolaire et religieuse, afin qu'elles soient "rééduquées". Mais les conditions de vie là-bas et certaines injustices ne conviennent pas à Molly. Elle prend avec elle sa soeur et sa cousine et décide de s'échapper et rentrer chez elle. Mais la route est longue et prendra des mois. Surtout que tout est mis en oeuvre pour les retrouver...
Certes la démonstration est parfois un peu lourde, mais l'ambition du
film est claire : se souvenir des conditions déplorables de la colonisation australienne par les blancs vis à vis des Aborigènes. Et là, le message est nécessaire et bienvenu. Brillante exploitation des paysages à travers de superbes images de la nature australienne. Un sens de l'espace. L'interprétation de Molly rend crédible cette fuite, qui nous prend parfois les tripes, comme cette scène où les filles épuisées s'écroulent en plein désert, mais finalement elles se relèvent tout doucement et reprennent leur route. A la fin du film, on apprend que c'est une histoire vraie. Ce qui renforce le propos. L'interprétation des blancs est malheureusement souvent caricaturale, Kenneth Branagh en tête, qui cabotine plus qu'il ne joue. Reste un film sobre, brillant, avec un message très noble, et qui nous rappelle que le chemin vers les Droits de l'homme pour certains peuples n'a pas été gagné d'avance, et surtout que ce combat doit encore continuer aujourd'hui.
Ciné Phil (auteur ; 09/04/2004)
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