Soo-Jung, une jeune fille de 24 ans, écrit et travaille comme assistante
vidéo pour Young-Soo, un cinéaste indépendant. Celui-ci, plus âgé
qu'elle, retrouve Jae-Hoon, un ancien camarade de lycée qui s'est
enrichi en tenant une galerie d'art. Ce dernier succombe aussitôt au
charme de Soo-Jung, malgré le total effacement de celle-ci. Une
liaison s'installe entre eux, mais la jeune femme, toujours vierge,
refuse l'acte sexuel au grand désarroi de son soupirant. Young-Soo
est également attiré par sa collaboratrice...

Le Film, tourné en noir et blanc, révéle un désir d'esthétisation de la
part de son réalisateur. Un désir de recherche de "cinéma" flagrant
tout au long du film. Ce film marque le dernier mouvement d'une
trilogie.
L'intêrét du film ne se porte pas sur son scénario somme toute trés
banal ,ni dans une mise en scéne des plans classiques mais dans le
montage de l'histoire. En effet Hong Sangsoo joue avec l'agencement
des plans ,propose des variantes, des retours sur des scénes déja
montrées avec des changements de points de vues. par exemple ,la
scéne du parc ou jae-hoon rencontre soo-jung ,celle ci vient de
trouver une paire de gants qui appartient à jae-hoon. dans la 1er
scéne ,c'est lui qui reconnait sa paire de gant...bien plus tard dans le
film resurgit cette scéne, même fait, mais cette fois-ci la jeune fille
devance le jeune homme et lui demande, si par hasard, cette paire ne
lui appartiendrait pas. et les moments d'éternels retour sont
nombreux. On peut supposer que le décalage de certains éléments
,par exemple un personne supplémentaire dans la scéne, provient de
la variable temps .On pense alors à un dispositif identique dans le
hasard de kieslowsky ou un jeune homme voit sa vie prendre 3
chemins différents selon qu'il loupe ou non un train. Ici, dans le film
coréen il ne s'agit pas véritablement d'explorer les hasards de la
destinée bien qu'elle saute aux yeux mais plutôt d'exprimer une idée
de montage reliée à l'hésitation, aux désirs des personnages. Ils sont
victimes de piétinement dans leur vie, ca avance, ca recule, comme le
personnage du réalisateur et monteur de films, tiens tiens, qui patauge
dans son financement. Et cette fille vierge, soumise aux avances des
2 garcons, repoussent sans cesse son désir de faire l'amour pour la
1er fois, provoquant le morcellement des autres.
Les besoins primaires apparaissent constament tout au long du film.
Le nombre de scénes ou les protagonistes sont attablés ,mangeant,
buvant, parlant, s'expriment dans la démesure tant elles se multiplient.
Ce lieu convivial, la table, donne l'impression d'être la pierre angulaire
du futur ,un certain dévoilement de la genèse des vies.
Malgré une originalité heureuse dans la conception du film, sans
vraiment d'incohérence, il ne parvient pas toutefois à faire décoller
ses personnages. Comme la numérotation des séquences signalées à
l'écran, on remarque alors la dimension "jeu cinéma" des acteurs et
ce retrait coute un peu au spectateur...
patrick 28/2/3(auteur)