Dans un avenir pas si lointain, une poignée de survivants
barricadés dans une ville bunker vit encore dans le souvenir
de l'ancien monde... Des zombies, qui désormais pensent et
communiquent, s'organisent pour prendre d'assaut la ville
bunker. Kaufman, autoproclamé chef des vivants, engage
un commando de mercenaires pour contrer les attaques de
ces morts-vivants d'un genre nouveau.

Curieuse impression de suivre Roméro à travers les
décennies depuis les petits cinémas de quartier dans les
années 80, en passant par le boum de la VHS pour
finalement le retrouver une fois de plus sur grand écran
pour son 4eme film de zombies. Il faut forcément être
amateur pour voir le 3eme épisode un 31 décembre
accompagné d'un copain et de sa mère, épisode qui frola le
second degré avec le fameux zombie boubou. A l'époque, ce
genre se nommait gore et déplaçait quelques membres
assoiffés du fleuve de sang et de dérision qui se déversaient
sur l'écran. Mais, depuis, la série B,Z a été réhabilité, on se
souvient de l'hommage de burton à ed wood et à Bela
Lugosi dans son film "ed wood" et du clip de jackson. La
critique, même la plus auteuriste a suivi, tressant quelques
lauriers "au retour des morts vivants" pour son égratignage
de la société de consommation. On ne s'étonnera donc pas
que ce dernier épisode "land of the dead" enfonce le clou
aprés les remouds belliqueux planétaires des uns et des
autres ses dernières années.
Et il faut dire que derrière l'apparente simplicité des
personnages, Roméro nous gratifie d'une lutte des classes à
plusieurs niveaux. D'abord, les plus nombreux, les zombies
n'ont droit à guère d'égards. Refoulés en dehors du
périmètre de la ville, ils sont victimes surtout du carton
nocturne de quelques mercenaires. Et puis dans la ville,
grouille aussi la masse se tassant dans le bidonville, malade
et pouilleux. La loi du plus fort règne en maître tandis que
dans les tours quelques privilégiés vivent dans un confort
digne "de l'ancien temps", lumière, consommation, sécurité.
Il faut rajouter quelques mercenaires issus des classes
pauvres mais à la solde des des riches et de leur chef
kaufman.
Mais aucune tour n'est imprenable nous dit Roméro et
l'actualité d'acquiesser. Et tout bascule sur une prise de
conscience des différentes classes. D'abord les zombies se
rebiffent, communiquent, souffrent même de leur condition
et trouvent un leader en la personne d'un noir, pompiste de
son état et oui il fallait bien trouver un peu de pétrole dans
le film. il est noir et ce n'est pas non plus un hasard au pays
de la ségrégation. Puis vient le tour des mercenaires de se
retourner contre leur patron, tandis que la révolte gronde
dans le bidon ville. Les lumières de la tour sont visées, le
chaos s'annonce... et face au cataclysme, Roméro nous
adjoint un groupe de résistants raisonnables soucieux des
intérêts vitaux de tout humain, vivants comme morts
vivants. Car l'autre nouveauté dans cette épisode, provient
de la prise de conscience de la singularité, de la
reconnaissance des morts vivants par quelques vivants...de
quoi amorcer peut être un pont dans le futur entre ses 2
espèces. Aprés tout dans le 3eme épisode, quelques civils
avaient tenté d'éduquer le pauvre boubou, il semblerait que
cette fois les zombies à travers leurs quelques expériences
personnels prennent leur destin en main.

Roméro tourne toujours avec d'obscurs acteurs, excepté
asia argento dont la notoriété grandit. On se rapellera
qu'elle a tourné adolescente dans les films d'épouvantes de
son père dario argento, maître des chambrées
d'adolescentes entre tensions et mystères. La boucle est
bouclée. J'ai peu été séduit par sa performance, je le mets
sur le compte de la déplorable V.F comme d'habitude.
Il faut avouer que les scènes où les zombies dévorent les
vivants sont moins gores, dommage. Le coté onirique,
poétique se développe, on notera la belle scène où les
zombies émergent du fleuve sous fond de lune et les éclats
de couleurs inondant le sombre, la crasse, la désolation.
Même les zombis révélent un peu de beauté, les nuances
sont de mises.

Roméro continue sa saga, l'étoffe. Il est une sorte de
révélateur de notre époque mais que diable George n'oublie
pas tes premiers fans , que ça gicle bon sang !!.
patrick (auteur-14/8/5)