Un homme de la ville, cynique et
désillusionné, se rend au fin fond du Mexique pour se préparer à la mort. Il trouve à se loger chez une vieille métisse habitant seule un canyon désolé. Plongé dans l'immensité de la nature vertigineuse et sauvage, confronté à l'humanité infinie de sa logeuse, l'homme oscille entre cruauté et lyrisme. Il voit se réveiller en lui l'ivresse des sens, son désir de vie et de sexualité crue.
Tourné dans un canyon mexicain, Reygadas
pour son premier film, plonge dans ses souvenirs d'enfance. Il remonte à la surface ses souvenirs visuels ,les couleurs , les odeurs et les bruits caractéristiques de ce lieu ou habitait son grand pére. un endroit rude, habité par des gens simples, gouverné par la contemplation et les plaisirs instinctifs.
Il ne faut pas vraiment chercher d'histoire
dans "Japon" car ici le quotidien se laisse porter par l'environnement et aussi par le rapport des hommes entre eux.
Ainsi, la rencontre entre l'homme,
citadin,cultivé et la vieille femme, hermite des montagnes marque l'interêt du film. Un rapport étonnant de contrastes balançant entre silence et volontarisme communicatif, surtout du coté d'Ascen ,la vieille, à l'humanisme bien ancré. A ce titre, son comportement de bonté ne varie guère tout au long du film, voir sa non-réaction lorsque son neveu vient démonter la grange, qu'elle habite depuis 40 ans, pour emporter les pierres.
Lorsque l'homme vient pour en finir avec lui
même, il retrouve la vivacité de ses sens au contact de la nature, des hommes qui l'habitent...il n'hésitera pas à demander une faveur à la vieille, avoir des relations sexuelles avec elle. Ascen dans sa générosité, se prêtera à cette envie dans un étrange ballet.
Le film vaut donc surtout pour ses paysages,
la rudesse de la vie , les gueules des personnages mais n'évite pas de sombrer dans un néo classicisme, malgré l'indéniable beauté des couleurs, qui brise un peu la portée du propos à l'image de la musique d'Arvo pÄrt qui clot ce film.
patrick(9/01/03)
|