Paul est directeur adjoint d'un hôtel huppé de Kigali. Il
fait très bien son métier. Quand surgit le conflit entre
Hutus et Tutsis (les Hutus décident de massacrer les
Tutsis, à cause d'un passé peu glorieux, dont les
colonisateurs belges sont en partie responsables), il se
voit contraint d'héberger dans son hôtel de plus en
plus de Tutsis qui fuient les massacres. Lui-même est
Hutu. Or sa femme est Tutsi. Ce qui ne lui facilite pas
la tâche...

Le film ne fait pas dans la dentelle : musique
tonitruante, mélo poussif, situations trop appuyées,
afin de plaire à un très large public. Si l'on fait
abstraction de ça, on peut alors mieux apprécier le film
et ce qu'il dénonce : la passivité des puissances
occidentales (américaine, britannique, française, belge,
italienne) devant l'un des plus grands génocides du
XXe siècle. Pourquoi ? Parce que le Rwanda n'a pas
beaucoup d'intérêt à leur apporter. Paul a tout du
héros noble au grand coeur. Son portrait est
probablement idéalisé, mais on ne peut s'empêcher de
l'admirer pour tout ce qu'il fait. Quant aux Casques
Bleus, ils sont inefficaces. Bilan : Près d'un million de
morts (on voit peu de scènes de sauvagerie, le
réalisateur ayant manifestement préféré la suggestion,
comme la scène où des milliers de cadavres
encombrent la route, alors les voitures sont obligés de
passer dessus pour poursuivre leur route). Coup de
chapeau à Don Cheadle (vu dans "Ocean's eleven")
qui joue sobrement le sauveur de Tutsis, et surtout
chapeau à Terry George de s'être attelé à un sujet
encore difficile à aborder de nos jours. Il veut
dénoncer, et il y parvient. Le spectateur de pourra
s'empêcher de ressentir un réel malaise, en assistant en
tant que spectateur à l'ignominie la plus totale. Car les
occidentaux, eux, l'ont bien été pendant les faits réels.
Ciné Phil (Auteur ; 31/03/2005)