Lee Kang-jae vient de sortir de prison. Traité avec
mépris, il tente de regagner sa respectabilité
d'autrefois vis-à-vis des membres de son gang. Mais
c'est peine perdue. Il lui faudrait changer d'identité,
refaire sa vie, partir ailleurs... Un jour, Lee reçoit un
coup de téléphone lui annonçant la mort d'une jeune
immigrée chinoise, qui n'est autre que sa femme,
Failan, avec qui il avait contracté un mariage blanc
sans jamais la rencontrer. Troublé par cette
disparition, il entreprend un travail de deuil...

La réussite du film vient d'abord des deux
principaux interprètes : Min-Shik Choi (star
coréenne, vu aussi dans "Ivre de femmes et de
peinture") et Cecilia Cheung (actrice de Hong-Kong,
vue dans "Shaolin Soccer"). L'un représente la
violence, le manque de jugeote, le laisser-aller.
L'autre représente la lutte, la grâce, la beauté, la
douceur, la naïveté. Et l'astuce du film, c'est
d'arriver à faire rencontrer ces deux univers par un
(faux) mariage. Ils ne se verront que de loin. Et
pourtant l'amour va naître. On peut trouver tout cela
bien long et vain, mais je préfère y voir un amour
possible rendue impossible par un concours de
circonstances. N'oublions pas dans ce récit le poids
des mots. On ne peut oublier les appartements de
chacun des protagonistes (des taudis, mais aménagés
différemment), et la manière dont ils survivent (lui
en travaillant pour une espèce de mafieux, elle en
lavant le linge dans une espèce de pressing). Soudain
arrive la prison pour l'un, la maladie pour l'autre.
Puis enfin la mort. Malgré tout, il y a l'espoir que si
les deux protagonistes se sont "ratés" dans la vie des
vivants, ils se rencontreront enfin dans l'autre vie.
Une manière de voir le film de manière positive.
Kader (06/01/03)