Année 2070. Pour éviter une nouvelle guerre mondiale, la
population terrestre prend une drogue, du prozium, afin d'annihiler tout sentiment chez les humains, et vivre en paix les uns avec les autres. Mais des rebelles ont décidé de lutter contre ce système de société. Ils sont pourchassés par des super-flics hyper-entraînés. Le meilleur d'entre eux est John Preston. Il vit seul avec son fils et sa fille, depuis que sa femme a été condamnée à mort et tuée pour non-absorption de prozium. Lui-même se contente d'appliquer les directives de ses supérieurs, afin de faire arrêter les rebelles et les exécuter. Mais un jour il ne prend pas sa dose de drogue, et il fait arrêter une femme, qui va le troubler. Petit à petit, il ne prend plus du tout de drogue, et les sentiments qui s'éveillent en lui vont l'entraîner à la rébellion...
Voilà un film SF pas inintéressant. Certes quelques scènes ont
un arrière-goût de déjà-vu (on peut par exemple penser à "Matrix"). Mais l'ensemble reste très abordable, grâce à un scénario très riche. En effet, le film pose de manière nuancée des questions d'ordre philosophique qui ne manquent pas d'intérêt : peut-on vivre sans sentiment ? La vie en société nous condtionne-t-elle à devenir déshumanisés ? La vraie liberté, est-ce une question de choix ? etc. Le héros du film (Christian Bale, vu dans "Le règne du feu" et "American psycho") ne manque pas de charisme. Il rend crédible son personnage qui se retourne contre le système qui l'a formé. Quand il découvre le lieu où les rebelles se réfugient, il rencontre leur chef, qui a choisi de lui-même de ne pas extérioriser ses sentiments afin de rester un leader respecté et capable de garder la tête froide. Une manière de dire que la société parfaite n'existe pas, et qu'il faut toujours faire des compromis avec soi-même et les autres. A côté du scénario, la mise en scène est de haut vol. Une bonne série B.
Kader (fantastique ; 15/07/2003)
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