MULHOLLAND DRIVE (de David LYNCH)
C'est la nuit. Une femme dans une voiture de luxe noire, avec chauffeur et
garde du corps. Le chauffeur arrête la voiture, la braque d'un revolver et lui demande de descendre. Tout à coup une voiture venant en face les percute de plein fouet...
Voilà le début du film qui nous transportera pendant près de 2 heures et
demi dans un monde fait de rêve et de réalité. Deux femmes. L'une est amnésique, à cause d'un accident de voiture, et choisit comme prénom Rita, en référence à Rita Hayworth dans Gilda. L'autre est actrice, elle vient du Canada tenter sa chance à Hollywood, et s'appelle Betty. Deux superbes actrices, autant par leur beauté que par leur talent. Elles se rencontrent. Elles vont tenter de retrouver qui est Rita. Petit à petit, elles apprennent à s'apprécier, jusqu'à s'aimer une nuit. Mais en même temps, on voit d'autres personnages : des truands de bas étage, des mafieux, un réalisateur,... Un monde kaléidoscopique, qui déconcerte et fascine en même temps. Ce qui ne nous empêche pas de rire parfois.
Tout dans ce film porte la marque "lynchéenne". Certains décors ou
certaines scènes m'ont rappelé Sailor et Lula (l'accident d'auto par exemple), Blue Velvet (l'appartement sordide) ou même Lost Highway (la beauté de Laura Harring fait penser à celle de Patricia Arquette). Ce qui compte, ce n'est pas de comprendre l'histoire, qui passe ici en second plan, mais surtout d'apprécier la virtuosité d'un grand réalisateur, qui fait des films parce qu'il aime ça, et qui assume d'être ce qu'il est. On pourra peut-être reprocher deux choses : le film sera forcément inaccessible à un certain public, qui ne comprendrait pas pourquoi il faudrait entrer dans le délire de ce réalisateur fou ; d'autre part, le film est très "mode", car beaucoup d'esthétique, de couleur, et d'images décalés rappelant d'autres réalisateurs, tel Tarantino. Quant à moi, j'y ai pris un vrai plaisir que je souhaite à d'autres, car j'aime le style "lynchéen".
Kader
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