Trois ans après avoir arrêté le docteur Hannibal Lecter, Will Graham vit
paisiblement avec sa femme et son fils en Floride. Les blessures
physiques que lui a infligées ce dangereux criminel ont disparu, mais il
garde encore quelques séquelles psychologiques de sa rencontre avec
lui. Cette mauvaise expérience l'a amené à se retirer du FBI. Un jour, son
ancien patron vient lui rendre visiste. Il a besoin de son aide pour traquer
un tueur en série connu sous le nom de "la petite souris". Ce dernier a
déjà massacré deux familles durant des nuits de pleine lune. Le FBI ne
dispose que de quelques jours avant qu'il ne frappe à nouveau. Will ne se
sent pas prêt à reprendre du service, mais a-t-il réellement le choix ? Afin
de comprendre les motivations de ce tueur, il se voit contraint de
demander l'aide du docteur Lecter, qui se trouve au centre de détention
psychiatrique de Baltimore...

Voici donc le 3e volet de la saga "Hannibal Lecter", après "Le silence
des agneaux" de Jonathan Demme et "Hannibal" de Ridley Scott. Ce qui
nous est raconté ici, c'est l'épisode précédant la rencontre entre Hannibal
et Clarisse Starling, c'est-à-dire ce qui s'est passé avant "Le silence des
agneaux". Et force est de reconnaître qu'on ressent beaucoup à la vision
de ce "Dragon Rouge" une nette tendance de la part des producteurs à
loucher plutôt du côté des dollars, tellement le film semble artificiel.
D'abord la présence d'Anthony Hopkins, qui apparaît de moins en moins
au fur et à mesure que le film avance, comme s'il faisait des apparitions
obligées sans réelle fondement. Edward Norton nous énerve à force de
cabotinage, qui décridibilise beaucoup son interprétation. Les autres font
le minimum syndical, sauf peut-être Ralph Fiennes, qui essaye d'apporter
un semblant d'humanité à son rôle de tueur fou, même si la fin du film est
d ' un classicisme à faire réveiller un mort (c'est le cas de le dire) ; et
Emily Watson, émouvante dans le rôle d'une aveugle, qui rappelle le rôle
d'Audrey Hepburn dans "Seule dans la nuit" de Terence Young. Le
choix du réalisateur en dit aussi long : Brett Ratner, réalisateur entre
autres de "Rush hour" 1 et 2, ces deux films devant beaucoup à leurs
interprètes (Jackie Chan et Chris Tucker), on comprend mieux pourquoi
on arrive ici à un tel résultat. Signalons que ce "Dragon Rouge" est un
(lointain) remake du film de Michael Mann, "Le sixième sens".
Kader(5/11/02)