Ce matin, Gavin Banek et Doyle Gipson n'ont pas une minute
à perdre. Le premier, un jeune avocat, se rend au tribunal pour une affaire de la plus haute importance. Le second, un agent d'assurances en instance de divorce, est appelé à défendre ses droits. Une queue de poisson malvenue à New York entraîne une collision sans gravité apparente. Mais Banek commet une faute irréparable : pressé par le temps, il refuse de signer un constat, glisse un chèque en blanc à Gipson et l'abandonne à son sort... après lui avoir laissé par mégarde une pièce essentielle de son dossier. Humilié, furieux, Gipson décide de prendre sa revanche sur celui qui l'a mis en retard au tribunal. Une mécanique sournoise se met aussitôt en mouvement, dévoilant les failles secrètes des deux adversaires, les poussant en quelques heures dans leurs derniers retranchements et les menant aux pires violences...
Réalisateur de "Coup de foudre à Notting Hill", Roger
Michell n'est pas très connu. Et là, il faut dire qu'il nous surprend pour sa manière de prendre à contre-pied les films hollywoodiens habituels. En effet, le film tente de nous montrer une lutte entre deux hommes : le riche avocat blanc, imbu de lui-même et prêt à tout pour ses intérêts ; le pauvre noir, ancien alcoolique, voulant se réinsérer pour pouvoir obtenir de son épouse une période de garde de leurs deux enfants. Or les dés sont pipés d'avance, car notre avocat est véreux. Mais notre père de famille a aussi sa part de méchanceté en lui. Le film préfère éviter d'aller au bout de la lutte (fratricide ?) des deux hommes, préférant une fin sur fond de rédemption et de réconciliation. Mais nous avons droit aussi à un message sur l'illusion de l'égalité entre les hommes qui fait froid dans le dos. Et oui, nous dit le film, il est plus facile à un riche de détourner la loi sans se faire attraper qu'un pauvre. On pourrait penser : "le système est vraiment pourri". Mais il n'existe pas de système parfait, n'est- ce pas ?.
Kader (12/11/2)
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