A l'aube de la trentaine, Diane De Monx travaille pour une
multinationale, le groupe d'Henri-Pierre Volf, qui a racheté
TokyoAnime, une société japonaise produisant des hentaï, mangas
pornographiques en 3D. Deux firmes, Mangatronics et Demonlover,
s'affrontent pour avoir l'exclusivité de ces nouvelles images, fort
lucratives, sur Internet. Mangatronics recrute alors Diane pour
torpiller de l'intérieur les intérêts de Demonlover, qui a infiltré ses
propres espions. Menacée, celle-ci n'a plus qu'à basculer dans la
cyber réalité...
Voilà un film déconcertant. D'abord l'histoire qui, au départ, est
assez limpide, se complique de plus en plus pour devenir (presque)
incompréhensible. Si l'on voit les images virtuelles, c'est pour mieux
nous faire comprendre que la réalité aussi a ses virtualités. Car qui
domine qui ? Qui dirige qui ? Qui manipule qui ? Ce ne sont que
quelques questions suscités par le nouveau film d'Assayas, qui veut
montrer qu'à sa manière, après "Les destinées sentimentales" à la
mise en scène très classique, il a déjà mis un pied dans la cyber-
réalité. Si Diane (joué par Connie Nielsen, l'héroïne de "Gladiator")
croit maîtriser les tenants et les aboutissants de sa mission, elle se
trompe. D'autres tirent les ficelles de plus haut. Elle se retrouve alors
baignée, c'est le cas de le dire, dans un monde qui lui échappe. Tous
les désirs sont devenus virtuels, les meurtres virtuels, le commerce
virtuel. Alors que reste-t-il ? Le film est pessimiste , puisque cet
accès à ces mondes virtuels est facilité par Internet, et les jeunes
générations d'aujourd'hui sont déjà en plein dedans. Alors si tout est
virtuel, il ne reste qu'à fantasmer, errer et mourir.
Kader (7/11/2)