Dans ce pays d'Amérique Latine gangrené par un
puissant mouvement terroriste, Agustin Rejas, un
policier idéaliste ancien avocat, tente de capturer
Ezekiel, l'énigmatique chef de la guérilla. Leader
d'une sanglante révolution qui menace de renverser
le pouvoir en place, l'insaisissable Ezekiel a recours à
des méthodes tout aussi radicales que les militaires
qui le traquent en vain depuis des années. Reja croit
échapper à la tourmente dans les bras de la belle
Yolanda, professeur de danse de sa fille... Est-ce une
coïncidence si le film fait ouvertement référence à
"Etat de siège" de Costa-Gavras, film de 1973, où il
était question d'intervention américaine sous-jacente
en Amérique du sud ? En tout cas, ici, dans un pays
qui pourrait être la Colombie, ou un autre pays
d'Amérique latine, un flic intègre (remarquablement
interprété par Javier Bardem), enquête sur de
nombreux attentats ayant eu lieu dont l'auteur
présumé serait un certain Ezechiel, qui a rallié à sa
cause de nombreux étudiants, qui agissent pour son
compte. Face à notre flic se trouvent les dirigeants
en place prônant la force militaire contre les
terroristes. Voilà deux visions du monde qui
s'opposent. Surtout que le film ne nous cache pas
l'extrême pauvreté d'une grosse partie de la
population, alors que d'un autre côté, d'autres vivent
dans l'aisance, voire le superflu. Et puis il y a la
relation entre notre flic et la prof de danse de sa fille.
Cette histoire ne sera pas concrétisée en histoire
d'amour. Comme le film qui n'ira pas jusqu'à
vraiment mettre en cause qui que ce soit. Il ne reste
que ce flic pris dans ses propres contradictions, épris
de vraie justice, mais jamais capable de s'engager
pleinement. Un film intéressant donc, mais assez
lent, ce qui entraine des longueurs.
Kader (06/01/03)