Christmas (R'Xmas)


de Abel Ferrara

Abel ferrara, un des fers de lance du cinéma indépendant américain, nous revient, plutôt en
forme mais pas débarrassé de ses thémes fétiches.
Un jeune couple, aisé, avec un enfant, régne sur un territoire entre noirs et portoricains. ils gérent
un trafic de drogue florissant . Mais un jour , le mari kidnappé, sa femme doit alors se démener
pour trouver l'argent réclamé par ses ravisseurs.

Quoi de plus normal de voir des parents s'afférer derriére leur caméra vidéo pour filmer leur fille
lors de la fête de noel. Dans cette amosphére calme et apaisante, le début du film nous montre
l'équilibre familial, festif. Le parcours du pére dans le magasin de jouet, à la recherche de la poupée
à la mode, nous attendrit. On se demande ou est passé notre abel, l'abel de la dope ,de la boisson,
du désespoir, de la marge, tout semble si bien glissé....Il va pas tarder à se manifester.
Les parents en route dans leur grosse voiture change de quartier. La musique se veut moins
mélodique, plus inquiétante. assurément , les immeubles ont changé, les trottoirs aussi, et ceux
dessus avec.
on découvre un nouvel appartement, celui du "boulot", ou s'étale la dope sur la table, les sachets et
les ouvriers. Enfin on respire.
Cette vie cachée tourne aussi à plein régime avec ses codes, ses habitudes, ses embrouilles, ses
doutes et arnaques. Ferrara montre les rivalités entre les bandes, des bandits qui n'en sont pas, des
flics qui touchent aux trafics. les pistes sont brouillés, nos repéres inquiétés. L'antinomie est
flagrante pour ce couple qui arrose de drogue le quartier et les gestes philantropiques envers les
voisins ou les associations carritatives. Le politique n'est pas trés loin, lorsque les sources de
financement se présentent à lui.
Ferrara nous dresse ce portrait tout en douceur dans l'intimité d'un couple s'aimant, et c'est bien ce
portrait lisse qui inquiéte, entre son trafic tuant des familles et la sauvegarde des intérêts
personnels et de la communauté. Personne n'apparait noir ou blanc mais d'une couleur qui sent la
grisaille, la mort .