Dans une petite communauté d'Inuits nomades, une famille pauvre avec deux enfants
n'a rien à manger et vit de l'aumône des voisins. Le père déclare sa prophétie :
" quand mes deux fils seront grands, on n'aura plus jamais faim ". Quelques années
plus tard les deux frères s'imposent pour défier le mal qui divise le groupe depuis
vingt ans :
Amaqjauq l'homme fort et Atanarjuat l'homme rapide. Atanarjaut gagne la main de la
ravissante Atuat au détriment de Oki, qui lui était promise depuis l'enfance. Oki, le
fils vantard du chef du campement jure de se venger. Atarnajuat vit heureux avec
Atuat enceinte, son frère Amaqjauq et sa belle sœur. Il part seul chasser le caribou, et
avant de faire le chemin il s'arrête chez la famille d'Oki qui semble lui avoir pardonné
. Atarnajaut prend comme deuxième femme Puja,soeur d'Oki, mais celle ci troublera
l'union familiale en séduisant son beau-frère. Oki et ses deux frères vont se venger
pendant le sommeil d'Atanarjaut et Amaqjauq. Atanarjuat réussi à s'échapper en
courant nu sur l'immense surface de glace et d'eau...tandis que Amaqjauq décéde.

Il s'agit du premier film en langue inuktitut, qui raconte une légende qui n'a jamais été
écrite. Cette légende, ancienne au moins de cinq siècles, est transmise oralement de
génération en génération. Moitié film et moitié documentaire, pendant 2h 52 min ce
film nous emmène dans le quotidien de la vie du peuple inuit (en esquimaux "les
humains "). Le cadre est superbe, filmé dans la région arctique canadienne et dans les
environs du hameau de Igloolik. Les grands espaces, ou l'horizon n'a pas de fin, la
lumière éblouissante du soleil d'hiver se reflétant sur la neige, sera le témoin de la
tragédie déjà annoncé dès le début. Film comtemplatif, les images sont le vraie poids
de l'histoire.

L'effort du réalisateur, ainsi que toute l'équipe, est remarquable, surtout quand on
imagine les conditions de tournage avec des acteurs amateurs (ils sont tout du même
village, et presque de la même famille). Les acteurs sont naturels et même complices
avec la camera. Les rôles dans la communauté sont à respecter, un homme n'a
pas le droit d'adresser la parole à sa belle sœur, même s'ils habitent dans la même
tente. Les dures conditions de vie, dans le froid arctique, n'empêchent pas les rires et
la joie de vivre.

Comme élément négatif, le film manque un peu de rythme, et en presque 3 heures
nous avons appris un peu plus de ce peuple. Il manque des scènes de chasse ou de
pêche. L'histoire en elle-même est déjà vue, une histoire qui pourrait se passer dans
la haute bourgeoisie ou dans une famille des cités, ou comme ici dans le peuple inuit !
La jalousie, l'envie, la pauvreté, le pouvoir, l'amour, font partie de la vie, seule
originalité, la découvrir en inuktitut.
mayte