Pour comprendre ce qu'est l'amour, il suffit d'observer les gens qui
arrivent à l'aéroport de Londres, accueillis par leur famille, leurs
enfants, leurs parents, les amis... Et on voit alors combien l'amour
est un sentiment indispensable à l'être humain. Après cela, on peut
partir à la découverte de tous ces couples qui existent déjà ou qui
vont se former, ou même se défaire, à Londres, un mois avant
Noël...
Celui-ci, écrivain, fréquente une femme qui le trompe avec son frère.
Quand il découvre la vérité, il la quitte et va habiter loin de Londres,
pour découvrir un nouvel amour, inattendu, auprès d'une gentille
portugaise. Cet autre est veuf. Il s'inquiète pour son fils et se
demande s'il vit bien la mort de sa mère. Là nous avons un directeur
de journal marié, mais sa secrétaire fantasme sur lui. Succombera-t-il
? Dans ce même journal, travaillent une femme et un homme qui
veulent finir ensemble, mais ne se le sont jamais avoué. Est-ce que
Noël permettra--t-il un miracle pour eux deux ? Et puis nous avons le
nouveau premier ministre anglais. Il espère avoir une ouverture avec
l'une de ses employées. Mais le président américain vient en visite,
et... toutes ces histoires, et d'autres, sont traitées en un mélange de
légèreté et de profondeur qui gênent un peu au début. Et elles sont si
nombreuses. Et puis finalement on s'y fait, et pour ma part, j'ai été
transporté par ce film de Richard Curtis (scénariste de "quatre
mariages et un enterrement" et "le journal de Bridget Jones"). Ici il
s'intéresse au sentiment amoureux imprévisible, insaisissable, mais
qui apporte une touche de flamme à toutes ces vies. Bien sûr parfois
la flamme peut être en voie d'extinction (tel cette femme qui prend
conscience de l'attirance de son mari pour une plus jeune qu'elle).
Parfois elle s'éveille (tel chez le petit garçon du veuf (en fait c'est son
beau-fils) qui avoue son amour). Parfois on vit avec sans l'avouer
(tel le meilleur ami qui est amoureux de la femme de son meilleur
pote). Richard Curtis a réussi son coup : faire de cette galerie de
personnages (dont la jeune Keira Knightley, vue dans "Pirates des
Caraïbes" et "Joue-la comme Beckham", mais on ne l'a jamais vu
aussi belle qu'ici) un film attachant sur le sentiment amoureux. Il
n'oublie pas d'égratigner au passage les USA (en particulier leur
arrogance, mais aussi par leur vision manichéenne de l'amour, qui se
confond beaucoup avec sexualité).
Abdelkader (comédie ; 07/12/2003)