Jimmy Smith Jr. a, d'après ses amis, de réels talents de rappeur. Ils
aimeraient vraiment qu'il se lance. Mais lui, introverti, n'ose pas. Habitant dans une caravane avec sa mère alcoolique et sa petite soeur, il travaille dans une usine de fabrication de tôles de voitures. Mais, à l'occasion d'une soirée, sa chance lui est donnée...
Certes Eminem a vraiment du charisme. Certes le film situe bien
l'univers des rappeurs dans les quartiers pauvres d'une ville américaine (ici Detroit). Certes la plupart des rappeurs sont noirs et cherchent à revendiquer leur droit à la liberté individuelle. Mais comment ne pas être surpris de trouver un décalage entre les textes souvent très provocateurs du chanteur Eminem, dont le film tente de nous raconter la biographie (pour ne pas dire l'hagiographie), et cet univers que Curtis Hanson filme, avec talent, mais à la limite du cliché sur la réussite sociale ? Curtis Hanson... Il a réalisé "Bad Influence", avec Rob Lowe et James Spader. Le film au départ commençait par le rejet d'une vision conservatiste du système, mais finissait par dire le contraire. Puis il réalisa "La main sur le berceau". Là c'est sûr, il défendait l'Amérique de droite, bien réactionnaire. Il confirmait ses positions avec "L. A. Confidential". Les noirs sont méchants, mais les blancs aussi. Vive l'auto-défense ! Maintenant il dirige Eminem dans un film qui en fait l'apologie, mais qui dit que c'est un gars bien, gentil, et qui défend certaines valeurs tout à fait en accord avec l'Amérique. Oui, mais quelle Amérique ? Ce film n'est finalement qu'un prétexte, pour faire plaisir à l'Amérique bien-pensante. Dommage ! Pour finir, il faut signaler la performance de Kim Basinger, dans le rôle de la mère : elle est étonnante.
Kader (06/03/03) Catégorie : mélo musical
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