Une maison isolée dans un lieu très enneigé. Et l'arrivée d'une jeune fille avec sa mère
(Virginie Ledoyen et Catherine Deneuve). Elles sont accueillies par la bonne et la cuisinière
(Emmanuelle Béart et Firmine Richard). Une adolescente est déjà à la maison avec sa grand-
mère (Ludivine Sagnier et Danielle Darrieux) et sa tante (Isabelle Huppert). Mais voilà que le
seul homme de la maison est retrouvé mort un couteau dans le dos. Il est lié de près (relation
de famille) ou de loin avec chacune des femmes, dont sa soeur (Fanny Ardant).

Voilà un huit-clos théâtral, où Ozon laisse la part belle à toutes ses actrices, avec qui,
manifestement, il a pris beaucoup de plaisir à mettre en scène. Le scénario à la Hitchcock
sert de prétexte à l'étalage de sa culture cinématographique. Il ne veut pas lasser le
spectateur, alors il joue sur l'esthétique et les (nombreux) coups de théâtre, sans oublier
l'humour et même des numéros de chants connus ou non. Les femmes, leurs jardins secrets,
pouvant être tendres ou très dures entre elles, cherchant l'amour, quête qui finit dans une
conclusion plutôt pessimiste. Film mysogyne ? Je ne pense pas, car Ozon aime ces femmes.
Mais que c'est difficile pour un homme de les satisfaire ! On sort du film heureux d'avoir vu
tant de féminité à l'écran, avec ce qu'il y a de souffrance et peut-être de regret chez elles de
n'avoir pas su aimer et être aimées pour ce qu'elles sont : fragiles avec la crainte de ne pas
finir toutes seules.

Kader